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ZNT Les céréaliers veulent une compensation économique

« Notre problème aujourd’hui, c’est la compensation économique pour les agriculteurs présents dans les zones de non-traitement », a déclaré Éric Thirouin à quelques jours du Salon de l’agriculture.

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« Les céréaliers souhaitent une compensation économique pour le manque à gagner induit par la mise en place de zones de non-traitement aux pesticides (ZNT) près des habitations », a indiqué le mercredi 19 février 2020 à l’AFP Éric Thirouin, président des producteurs de blé (AGPB).

Au début de janvier, le syndicat FNSEA avait exigé un moratoire sur l’application de ces ZNT, contre lesquelles les agriculteurs ont manifesté pendant des mois et qui ont été fixées par un arrêté et un décret publiés le 27 décembre.

 

« Notre problème aujourd’hui, c’est la compensation économique » pour les agriculteurs présents dans « ces zones de non-traitement », a déclaré Éric Thirouin lors d’un entretien avec l’AFP, à quelques jours du Salon de l’agriculture.

 

Les agriculteurs « n’ont rien demandé à personne » et « se retrouvent pour certains entourés d’énormément de riverains et condamnés à une non-production imposée par l’État », souligne le responsable de l’AGPB, par ailleurs secrétaire général adjoint de la FNSEA.

Ouvert à toutes compensations

« On interpelle fortement l’État sur la compensation de ces situations-là, qui sont totalement injustes. C’est la revendication forte qu’on portera durant ce salon », martèle-t-il.

Les contours de cette compensation sont encore à déterminer, mais Éric Thirouin se dit « ouvert à toutes les compensations possibles » : prestations de services environnementaux, montants alloués dans le cadre du deuxième pilier des aides européennes ou reconnaissance en surface d’intérêt écologique (ouvrant droit à des aides au titre de la politique agricole commune européenne).

 

A ce sujet, Emmanuel Macron a indiqué à la presse quotidienne régionale jeudi 20 février « une aide de 25 millions d’euros pour compenser une partie des pertes de récolte liées à la mise en place des zones de non-traitement ».

 

Mais ne s’agirait-il pas des mêmes 25 millions d’euros annoncés à la fin de décembre pour accompagner les agriculteurs des filières de la viticulture, de l’arboriculture et du maraîchage, identifiées comme nécessitant un soutien prioritaire de l’état ? Pour rappel, cette somme doit servir à un appel à projets qui sera lancé au printemps afin de soutenir les investissements dans un matériel plus performant pour réduire l’emploi de produits ainsi que la dérive. Si c’est bien le cas, on est donc bien loin de compensations pour les céréaliers !

Surtransposition franco-française

« Aujourd’hui, si vous faites une bande enherbée de trois mètres en bordure de champ, de zone de non-traitement, elle n’est pas comptabilisée en surface d’intérêt écologique, une mesure qui au niveau européen est reconnue. On est encore dans la surtransposition franco-française », estime Éric Thirouin.

 

Selon lui, cet effort de l’agriculture est comptabilisé dès un mètre en Europe « et en France, il a été décidé de ne la comptabiliser qu’à partir de cinq mètres ».

 

« C’est une manière indirecte d’avoir une certaine compensation et aujourd’hui, on a un refus catégorique des ministères de nous l’accorder pour des raisons administratives, c’est complètement absurde », indique le secrétaire général adjoint de la FNSEA.

Matériel de réduction de la dérive

Il a par ailleurs indiqué que son syndicat avait obtenu la possibilité pour les agriculteurs équipés de matériel homologué de réduire dès à présent les zones de non-traitement, de cinq à trois mètres pour les cultures basses comme le blé et de 10 à 5 mètres pour les cultures hautes comme la vigne et l’arboriculture.

 

Cette mesure concerne les agriculteurs équipés d’outils d’épandage modernes « validés par l’Anses », l’Agence de sécurité sanitaire, et mentionnés au Journal officiel par le ministère à la fin de décembre, comme des buses antidérive pour les pulvérisateurs de pesticides.

Cette possibilité était à l’origine subordonnée à la validation par les préfets des chartes d’engagement départementales entre agriculteurs et riverains, validation qui devait prendre six mois.

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